En 2002, le ministère de l’Agriculture publiait le « Portrait de l’enseignement agricole » et offrait des perspectives éclairantes sur son évolution constante.
Les chiffres clé de cette étude nous confirment que l’enseignement agricole est en évolution constante, que ce soit au niveau des moyens mis en œuvre par le gouvernement, l’évolution des effectifs scolaires et le taux de réussite aux examens.
Par ailleurs, les évolutions climatiques laissent leur empreinte sur les apprentissages, impactant des domaines tels que l’alimentation durable, le développement des territoires, la santé animale et leur bien-être, ainsi que l’entretien des paysages.
Cet article de blog les statistiques de l’étude, les orientations à venir pour la filière et l’importance capitale de l’apprentissage dans le secteur agricole.
Décryptage de l’enseignement agricole
En premier lieu, l’étude dévoile que l’enseignement agricole compte actuellement 803 établissements scolaires répartis sur le territoire français. Ces établissements jouent un rôle essentiel dans la formation et l’apprentissage des 210 000 élèves engagés.
En 2021, 38 % du budget du ministère de l’Agriculture et de l’alimentation, soit 1.85 milliard d’euros, est alloué à l’enseignement agricole.
Cette répartition des ressources montre l’engagement du gouvernement envers le développement de l’agriculture en France. Par ailleurs, les dépenses pour les établissements publics se répartissent comme suit :
- 10 297 € par élève ou étudiant en lycée agricole.
- 15 038 € par étudiant préparant un diplôme d’enseignement supérieur (ingénieur, paysagiste ou vétérinaire).
Environ 57 840 élèves ont reçu des bourses d’études, avec une moyenne annuelle de 918 € par élève et de 2 612 € par étudiant.
Dans les lycées d’enseignement agricole, 3 114 élèves en situation de handicap sont inscrits. Le ministère a investi 16.02 millions d’euros pour soutenir ces élèves, marquant une augmentation de 35 % par rapport à 2019.
Pour accompagner ces élèves, 1 629 auxiliaires de vie scolaire (AVS) sont présents dans les établissements.
En termes de personnel, l’enseignement agricole implique la contribution de 18 800 agents qui jouent un rôle crucial dans la formation et l’apprentissage des 210 000 élèves.
Importance de l’apprentissage dans la filière agricole
L’enseignement agricole offre un vaste éventail de programmes, allant de la 4ème au doctorat, proposés à la fois en cursus scolaire et en apprentissage.
Selon les données du ministère, en 2021, un total de 155 690 élèves sont engagés dans des parcours de formation initiale par le biais de l’enseignement scolaire. Parmi eux, un tiers opte pour des formations générales et technologiques, couvrant des niveaux allant de la 4ème aux classes préparatoires.
Les deux tiers restants sont engagés dans des formations professionnelles, incluant des programmes tels que le CAP agricole, le Bac professionnel et le BTSA.
L’apprentissage joue un rôle crucial dans l’enseignement agricole, en offrant une voie privilégiée vers l’insertion professionnelle et en répondant de manière agile aux besoins évolutifs du secteur. En 2021, le paysage comptabilisait 45 717 apprentis et 45 896 élèves ainsi qu’étudiants en alternance.
D’autre part, le nombre d’élèves en apprentissage a connu une nette évolution entre 1995 et 2020. Ils sont 17 395 apprentis en 1995 contre 42 637 en 2020, soit une augmentation de 145 %.
Parmi eux, 7 élèves sur 10 trouvent un emploi à l’issue de leur formation en apprentissage, ce qui témoigne de l’efficacité de de ce mode d’enseignement.
Portrait des apprenants dans la filière agricole
L’évolution des profils d’élèves de l’enseignement agricole est également remarquable. Avec plus de 200 000 élèves, le vivier s’est renouvelé et diversifié.
Comme évoqué plus haut, une augmentation de 145 % du nombre d’élèves en apprentissage entre 1995 et 2020 démontre l’attrait croissant pour cette méthode d’apprentissage.
De plus, la participation des femmes dans cette filière a plus que doublé depuis 1990, passant de 20 % à 49 %.
En 1990, près de 40 %, des élèves provenaient du milieu agricole. L’étude révèle qu’aujourd’hui, cette proportion a considérablement diminué, ne concernant désormais qu’un élève sur 10.
L’agroécologie et les enjeux futurs
Depuis 2003, l’une des principales missions des établissements agricoles est de participer à l’animation et au développement des territoires.
Ainsi, l’étude révèle qu’au sein des établissements publics d’enseignement et de formation professionnelle agricoles, les exploitations agricoles et ateliers technologiques occupent une place centrale. Ces unités de production pédagogique remplissent trois rôles essentiels et complémentaires :
- La formation des élèves, étudiants, apprentis et stagiaires.
- La production et commercialisation agricoles.
- La démonstration, l’expérimentation agricole et le développement territorial.
Ces sites sont propices à l’acquisition de compétences professionnelles, à l’apprentissage du travail d’équipe et au développement personnel. Chaque année, environ 4,5 millions d’heures de formation sont dispensées en lien avec ces exploitations et ateliers, répartis sur 190 exploitations agricoles, 25 ateliers technologiques agroalimentaires et 10 centres équestres, couvrant une superficie totale de 18 994 hectares.
En effet, les exploitations agricoles adoptent une diversification significative de leurs méthodes de travail : :
- 50% se focalisent sur la polyculture-élevage.
- 17 % se spécialisent dans l’horticulture-maraîchage.
- 11 % sont dédiées aux grandes cultures.
- 11 % sont liées à la viticulture.
L’initiative « Enseigner à produire autrement, pour les transitions et l’agroécologie » (EPA2) dirige ces exploitations vers des systèmes de production et d’alimentation durables. Des méthodes agroécologiques sont instaurées pour concilier performances économiques, sociales et environnementales.
Des projets innovants d’expérimentation et de démonstration, financés par le Programme National de Développement Agricole et Rural (PNDAR), sont portés par des entreprises agricoles. Depuis 2020, 31 correspondants du réseau mixte technologique (RMT) facilitent l’implication de l’enseignement agricole dans des discussions thématiques et traduisent les conclusions en enseignement grâce à des collaborations avec la recherche et le développement.
Se mobiliser ensemble pour le rayonnement de l’agriculture
L’étude « Portrait de l’enseignement agricole » illustre l’importance capitale de l’enseignement dans la filière agricole. Les chiffres révèlent une évolution positive des profils d’élèves, une augmentation significative de l’apprentissage et une adoption croissante de l’agroécologie.
Ce dynamisme n’aurait pas pu être possible sans la mobilisation conjointe des secteurs public et privé.
L’enseignement agricole incarne une passerelle essentielle entre tradition et innovation, entre passé et avenir. Sa capacité à former des individus compétents, responsables et en phase avec les enjeux actuels, est le moteur d’une agriculture en perpétuelle transformation.