L’histoire de l’élevage est étroitement liée à l’économie du pays. Dans les années 1950, l’agriculture en France a connu une période de modernisation et d’intensification. Elle s’est ainsi adaptée à cette croissance rapide, pour alimenter une population mondiale en constante expansion.
Cependant, cette croissance a souvent été au détriment du bien-être des animaux d’élevage. En effet, les pratiques d’élevage ont évolué laissant place à une production intensive, avec une utilisation accrue des pesticides et des engrais pour augmenter la productivité.
Pourtant, depuis plusieurs années, la population française et mondiale prend conscience de cette problématique cruciale et travaille à améliorer les conditions de vie des animaux d’élevage à travers plusieurs axes.
1/ Des normes et des lois pour les animaux
Les consommateurs, les éleveurs et les gouvernements continuent de mettre l’accent sur l’amélioration du bien-être des animaux d’élevage. Les éleveurs prennent des mesures concrètes pour améliorer les conditions de vie des animaux, privilégiant des pratiques plus humaines telles que l’élevage en plein air, la réduction de la densité de population et l’adoption de méthodes d’abattage sans cruauté.
Les législations et les normes régissant l’élevage des animaux s’étendent à toutes les espèces, affirmant ainsi l’engagement en faveur du traitement respectueux des animaux. Leur objectif est de garantir que chaque animal bénéficie de conditions de vie favorables à l’expression de ses comportements naturels et à son bien-être général..
Voici quelques exemples de normes obligatoires pour le bien-être des animaux en élevage :
- Les animaux doivent disposer d’un espace suffisant pour se déplacer et exprimer leurs comportements naturels.
- Les animaux doivent être nourris et abreuvés de manière à répondre à leurs besoins nutritionnels.
- Les animaux doivent être protégés des maladies et des parasites.
- Les animaux ne doivent pas être soumis à des traitements cruels ou inhumains.
En plus de ces lois et normes, il existe également des règles et recommandations spécifiques à certaines espèces animales, notamment pour la protection des poules pondeuses, des porcs, des bovins, des ovins et des caprins. Le 30 juin 2021, la Commission européenne a annoncé sa volonté d’interdire l’élevage en cage, d’ici 2027.
Plus récemment, en 2021 la France a interdit la castration à vif des porcelets, en 2022, les lois sont allées plus loin en interdisant l’élevage en cage pour les poules pondeuses.
Le non-respect de ces lois et normes peut entraîner des sanctions administratives ou pénales.
2/ Une génération sensibilisé au bien-être des animaux
D’après une étude réalisée par l’Observatoire de la Fondation 30 Millions d’Amis en 2022, 84% des Français considèrent que le bien-être animal est important. Ce chiffre est en hausse de 10 points par rapport à 2019. Ce changement de mentalité est notamment dû à la diffusion de documentaires et d’articles sur le sujet, ainsi qu’à l’augmentation du nombre d’associations de protection animale.
Par ailleurs, 76% des Français se disent prêts à payer plus cher pour des produits alimentaires issus d’élevages respectueux du bien-être animal
Cette sensibilisation touche le grand public, mais également les éleveurs qui augmentent leurs initiatives vers une agriculture plus durable et axée sur le bien-être animal. Selon les données du Ministère de l’Agriculture, en 2023, 98,4% des abattoirs français utilisent des méthodes d’abattage sans cruauté. Ce chiffre est en hausse par rapport à 2022, où il était de 97,7%.
Le bien-être des animaux d’élevage passe également par la formation des employés et des étudiants aux nouvelles techniques et approches de l’animal. C’est le cas d’OCAPIAT qui propose des formations bien-être animal en partenariat avec Vivea.
Au-delà de l’aspect réglementaire, ces formations visent à apprendre aux éleveurs à évaluer leur pratique et à ajuster les installations et la manipulation des animaux en conséquence. L’adoption de méthodes douces et non stressantes sert à prévenir les comportements brusques susceptibles d’effrayer ou de blesser les animaux.
3/ Les nouvelles technologies, le futur du bien-être animal
Les éleveurs investissent de plus en plus dans les nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle, les systèmes d’automatisation, les capteurs intelligents et les données en temps réel. Ces innovations les aident à surveiller la santé des animaux, à gérer leurs opérations et à réduire les pertes.
De nombreuses institutions liées à l’élevage fournissent des articles détaillés sur les dernières avancées et leurs impacts sur cette industrie. Ce positionnement est particulièrement visible lors de salons professionnels tels que le SPACE, Techn&Bio, Agri’Innov, et actuellement au Sommet de l’Elevage, où des conférences font le lien entre les nouvelles technologies et le bien-être des animaux.
L’évolution de l’élevage en France est en marche, répondant progressivement aux enjeux cruciaux du bien-être animal, de la durabilité et de la sécurité alimentaire. Cette transformation s’articule autour de la valorisation des pratiques d’élevage éthiques et durables, tout en mettant en lumière le rôle déterminant de la technologie dans la réinvention de cette industrie.
Pourtant, il est crucial de rappeler que les consommateurs détiennent une clé essentielle pour orienter la demande vers des produits alimentaires plus responsables. En fin de compte, l’avenir de l’élevage repose sur cette synergie entre éleveurs, technologies de pointe et choix éclairés des consommateurs, une démarche résolument tournée vers un horizon plus respectueux de l’environnement, des animaux et de notre alimentation.