Fin 2022, l’Opérateur de Compétences (OPCO) pour la Coopération agricole (OCAPIAT) mettait en lumière l’impact des évolutions climatiques sur les exploitations agricoles, et les leviers d’action à mettre en place pour accompagner les salariés dans un positionnement agro-écologique.
Les bouleversements climatiques obligent la filière agricole à s’adapter.
L’augmentation des températures, l’éco-anxiété, les aléas climatiques, la pression biotique… Ces éléments ont un impact direct sur la nature des productions et leur processus.
En effet, depuis plus de 60 ans maintenant, les changements climatiques se font ressentir en France.
On remarque ainsi :
- Une augmentation en fréquence et en intensité, depuis 1980, des années avec des fortes chaleurs (y compris des canicules). Ainsi, parmi toutes les vagues de chaleur recensée depuis 1947, les quatre plus longues (1983, 2006,2003,2018) et trois des quatre épisodes les plus sévères (2003, 2006, 2018) se sont produits après 1983 ;
- Une stabilité de la pluviométrie en cumul au niveau national depuis les années 60, mais une diminution marquée pour le tiers sud de la France. En parallèle, les pluies extrêmes sont devenues de plus en plus fréquentes sur le pourtour Méditerranéen.
- Une augmentation de la surface nationale touchée annuellement par des sécheresses, la moyenne décennale passant de 5% de la surface dans les années 60 à 10% de nos jours
Tous les secteurs de la filière agricole sont touchés, et plus particulièrement ceux en lien direct avec la terre, tels que les métiers de l’arboriculture, le maraîchage, les grandes cultures ou encore la viticulture.
Quelques reccomendations
Les conditions climatiques envisagées à
l’horizon 2050 sont nombreuses : augmentation des températures, augmentation du stress hydrique, augmentation de la fréquence des évènements climatiques extrêmes, évolution de la pression biotique.
Ces changements auront un impact direct sur la production agricole, forestière ou paysagère.
Face au changement climatique, quels leviers mobiliser et quels changements de pratiques envisager ?
Pour faire face aux impacts du changement climatique, deux voies d’action sont possibles : l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Ces deux voies doivent être complémentaires et menées en cohérence.
Elles nécessitent cependant de faire évoluer les compétences des salariés de la production agricole, afin qu’ils puissent acquérir de nouvelles connaissances en agronomie :
- Mieux comprendre le vivant pour savoir adapter le système de production, notamment autour de la gestion de l’eau.
- Renforcer des compétences techniques liées aux développements de nouvelles pratiques sous les thématiques de protection, de prévention et de gestion des aléas climatiques.
- Créer de nouveaux outils adaptés aux nouveaux enjeux agro-écologique.
- Proposer de nouveaux modes de production.
Axes prioritaires
En effet, tout l’enjeu est là : nous devons répondre aux besoins environnementaux qui évoluent en formant les salariés aux compétences stratégiques adaptées à un monde plus vert et plus respectueux de la planète.
Aujourd’hui, peu de salariés (1 salarié sur 10) de la production agricole accèdent à une formation continue, ce qui est inférieur à la moyenne des autres activités économiques (1 salarié sur 4).
Seulement une entreprise sur dix forme ses salariés à une thématique en lien avec le changement climatique, avec une part plus élevée pour les salariés en arboriculture et viticulture. Les formations en lien avec le climat ne semblent pas assez attractives pour les employeurs.
Mieux préparer demain
L’adaptation au changement climatique peut consister en une simple modification des pratiques, une réorganisation plus large du système agricole, jusqu’à une délocalisation totale des productions.
Or, dans un enjeu de souveraineté française, cette dernière solution pourrait être problématique.
OCAPIAT propose trois axes d’actions :
Prioriser :
- Maximiser les prises en charge des formations prioritaires
- Labelliser les formations en lien avec le climat
Renforcer les contenus :
- Former les formateurs
- Renforcer l’offre de formation sur les thématiques prioritaires, ainsi que l’intégration des enjeux climatiques dans les contenus de formation initiale.
Communiquer
- Acculturer les salariés aux grands enjeux du changement climatique.
L’urgence climatique est affaire de tous, et la filière agricole doit y prendre part. Nous devons adapter nos pratiques afin de pouvoir répondre aux enjeux planétaires de production et d’alimentation.