Le handicap dans l’agriculture : un nouveau défi vers l’inclusion

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Le secteur agricole français, générateur de 2,3 % du PIB et employant 3,5 millions de personnes, se trouve à la croisée des défis et des opportunités. Alors que la transition agroécologique et la digitalisation redéfinissent le paysage, l’inclusion des personnes en situation de handicap demeure un défi important. En 2022, seulement 3,6% des travailleurs en situation de handicap ont trouvé leur place dans ce secteur vital, comparé à une moyenne nationale de 6,1%, d’après Agefiph. Ces chiffres révèlent une disparité significative, mettant en lumière les obstacles persistants à l’emploi des personnes en situation de handicap dans le monde agricole.

Tandis que des idées préconçues et des difficultés d’accès persistent, le secteur agricole offre malgré tout un éventail d’opportunité. La diversité des métiers disponibles, l’évolution technologique, et les nouvelles pratiques agricoles émergentes ouvrent de nombreuses portes.

Dans un contexte où le taux de chômage des personnes en situation de handicap atteint 12% en France et 23,8% dans le secteur agricole, explorer des solutions concrètes deviennent impératives pour façonner un avenir où chaque individu, quel que soit son handicap, peut contribuer pleinement à l’essor de notre agriculture.

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Évolution technologique et nouvelles pratiques

Le machinisme agricole

Les robots agricoles sont aujourd’hui des machines autonomes capables d’effectuer des tâches agricoles, telles que la traite des vaches, la récolte des fruits et légumes, ou encore le désherbage. Ils sont de plus en plus utilisés dans les exploitations agricoles, car ils offrent de nombreux avantages, notamment :

  • Une productivité accrue : peuvent travailler 24h/24 et 7j/7, sans interruption. Ils peuvent également effectuer des tâches avec une précision et une constance qui sont difficiles à atteindre par les humains.
  • Une réduction des coûts : sont capables de réaliser des tâches qui seraient coûteuses ou dangereuses pour les humains. Ils peuvent également contribuer à réduire la consommation de carburant et d’intrants agricoles.
  • Une amélioration des conditions de travail : réduit la pénibilité du travail agricole, en particulier pour les tâches physiques et répétitives.

Ils offrent des opportunités aux personnes en situation de handicap, en leur permettant d’accéder à certains emplois jusqu’à présent inaccessibles. Par exemple, les personnes en situation de handicap moteur peuvent désormais travailler comme éleveurs ou ouvriers agricoles, grâce aux robots de traite et de récolte.

L’agriculture biologique

L’agriculture biologique, utilise des engrais et pesticides naturels, et elle favorise la biodiversité.

Elle est également une option intéressante pour les personnes en situation de handicap. Les exploitations biologiques ont souvent des besoins en main-d’œuvre moins importants et tâches sont moins physique, que les exploitations conventionnelles. Cette différence par rapport à une exploitation conventionnelle est due aux pratiques moins intensives et nécessite moins de travail mécanique.

Des chiffres porteurs d’espoir malgré les défis persistants

Les données fournies par OCAPIAT, dévoilent une progression significative de l’emploi des travailleurs en situation de handicap dans le secteur agricole. En 2022, le taux d’emploi a atteint 8,7%, en hausse par rapport aux 7,3% enregistrés en 2020.

Bien que cette évolution soit prometteuse, elle demeure en dessous de la moyenne nationale, fixée à 12%. Ces chiffres révèlent l’existence de défis persistants dans la quête d’une inclusion optimale au sein du secteur agricole.

Les Défis à Surmonter

  • Les préjugés : malgré les progrès, ils persistent encore sur les compétences des personnes en situation de handicap dans le milieu agricole.
  • Le manque d’information : celle-ci est limitée tant auprès des publics concernés que des employeurs agricoles. Cette limite, ne permet pas la mise en place d’opportunités professionnelles dans le secteur.
  • Les formations non adaptées : elles ne sont toujours adaptées aux besoins spécifiques des personnes en situation de handicap, créant ainsi une barrière supplémentaire à leur intégration professionnelle.

Il est nécessaire de communiquer et d’agir pour bâtir un secteur agricole plus inclusif et équitable.

Cultiver l’inclusion par la formation et l’accompagnement

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Faciliter l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le domaine agricole implique inévitablement de fournir des formations sur mesure. Notre partenaire OCAPIAT, se démarque en porposant des programmes adaptés. Que ce soit dans le domaine de l’élevage, de la transformation des produits agricoles ou de l’agroforesterie, ces formations ouvrent la voie à une gamme variée de métiers accessibles et ajustés aux besoins particuliers.

Au-delà de la formation, l’accompagnement personnalisé est un acteur clé pour simplifier l’intégration des personnes en situation de handicap. Le service dédié d’OCAPIAT offre un soutien en aidant les individus à trouver des emplois alignés sur leurs compétences. De plus, ils sensibilisent les employeurs agricoles aux besoins spécifiques, favorisant ainsi l’environnement de travail.

Des exemples de réussite

Les handicaps sont des épreuves de forces aussi bien mentale que physique.

C’est le cas d’Arnaud Gaëtan exploitant de vache laitière, qui eut un accident de moto alors qu’il venait de s’installer sur son exploitation. Cet accident bouleversa sa vie, le rendant paraplégique. Cependant, après une formation adaptée à sa nouvelle condition et beaucoup de sport, Arnaud a pu retourner s’installer dans son exploitation.

« Faire ce travail avec un handicap, c’est possible, mais il faut être courageux et accepter de s’investir sur la durée« .

Arnaud Gaëtan, pour Handirect.

De même pour Hugo, apprenti en Bac Pro Aménagements paysagers, atteint le syndrome d’Asperger. Apparenté à l’autisme, ce handicap empêche Hugo de communiquer et de créer des relations. Pourtant, grâce à son maître d’apprentissage, Benoît Entreprise Atout Jardin, Hugo a eu la chance de découvrir une passion.

« Il a son franc-parler, n’a pas forcément la même logique que nous, il est donc primordial de lui donner des consignes claires et précises pour ne pas le déstabiliser. Il nous apporte sa sensibilité et des idées nouvelles ».

Benoît, pour Handirect.

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